Eglise St-Vigor de Conlie
Retour Reliques de saint Vigor : chronologie des évènements  

relique
Relique de saint Vigor.

Voici les faits énoncés par les 5 documents contenus dans la châsse :


Premier document
  1. Le 3 novembre 1693, le dénommé Louis de Lavergne Montenard de Tressan, Évêque du Mans, reçoit Philippe Hersant, curé de Conlie.
    La scène se passe à l'Abbaye (ou couvent) de la Couture, en présence de Charles Honoré, Clerc et secrétaire de l'Évêque.
    Le sieur Hersant vient chercher une Relique de Saint Vigor envoyée par l'Abbaye de Saint Riquier. Il l'a obtenue par l'intermédiaire et sur intervention du Marquis de Lavardin (Chevalier des Ordres du Roi).
    Cette relique consiste en une côte (la douzième) du corps de Saint Vigor. Elle a été prélevée sur les Reliques détenues à Saint Riquier, mise dans une boîte close et cachetée par dom Anselme, clerc prieur de l'Abbaye de Saint Riquier. Cette relique a été authentifiée le 13 juin 1693 par :
    - Frère Anselme
    - Frère Nicolas Vermage
    - Frère Joseph Becquin
    - Frère Thomas Boucher
    tous quatre issus de la même abbaye. Le texte latin (en rouge) en reprend la déclaration.
    Cette boîte a été remise à dom Louis Trochon, clerc claustral de l'Abbaye (ou couvent) de la Couture, où se passe l'histoire relatée par le document.

  2. Lors de la translation de la boîte de Saint Riquier vers le Reliquaire en argent de l'église de Conlie, il s'avère que la Relique (la côte) est plus grande que le contenant.
    2 portions sont prélevées :
    - l'une reste à l'Abbaye de la Couture
    - l'autre est donnée au curé de Conlie, pour être mise aux pieds d'une statue en bois de Saint Vigor dans son église paroissiale.

  3. La Relique est déposée dans la nouvelle Châsse, authentifiée par l'Évêque, avec obligation d'un dépôt à Domfront (en-Champagne), afin que les habitants de Conlie viennent la chercher et la ramener en grande procession. À compter de ce jour, l'Évêque ordonne aux habitants de Conlie d'organiser la Fête des Reliques, tous les ans, au 2ème dimanche du mois de Juillet.
    La Châsse est fermée, scellée aux armes de l'Évêque. C'est le 3 novembre 1693.

  4. Le 8 octobre 1733, le dénommé Urbain Pannard, notaire royal demeurant à Conlie, dresse procès-verbal pour un vol commis en l'église de Conlie. La sacristie a été forcée, trois calices et trois patènes d'argent, un encensoir et deux chopinettes d'argent, mais également le Reliquaire d'argent contenant les Reliques de Saint Vigor ont été dérobés.
    Le reliquaire a été retrouvé en morceaux, les plaques d'argent ayant été arrachées ; la côte de Saint Vigor n'était pas loin, ainsi que les documents. Elle a été reconnue par les prêtres de la paroisse qui l'ont enveloppée dans un linge blanc.

  5. 31 juillet 1734, cette date figure dans les documents enfermés dans la nouvelle Châsse (celle en bois blanc, avec dorure ; c'est celle qui existe aujourd'hui).
    C'est la date à laquelle le sieur Pannard, notaire royal dresse acte de la fermeture du nouveau Reliquaire. Cette mention prend position à la phrase : " Collation de la présente a été tirée sur son véritable original... ". Suivent les signatures de trois témoins :
    - M. Jean Desnous, marchand chapelier
    - M. Jean Leroy, marchand chapelier
    - M. René Le Balleur, prêtre procureur de l'oeuvre et fabrique de Conlie

  6. 17 mai 1838 : Jean-Baptiste Bouvier Évêque du Mans, en visite à Conlie, authentifie les Reliques enfermées dans la Châsse.
    Cette authentification porte le sceau du nouvel Évêque, et prend place sous la signature du dénommé Pannard, sous la phrase Scellé ce jourd'huy trente un juillet 1734.

Conclusion : ce document compte 6 feuillets et comporte 3 écritures différentes :
  1. 3 novembre 1693 : Mgr Montenard de Tressan Évêque du Mans.
  2. 31 juillet 1734 : Urbain Pannard, notaire royal.
  3. 17 mai 1838 : Jean-Baptiste Bouvier Évêque du Mans.


Deuxième document
Procès-verbal dressé le 28 octobre 1733 par Me Pannard, notaire royal, constatant le vol d'objets sacramentels de valeur, et des Reliques de Saint Vigor.


Troisème document
Imprimé d'authentification des Reliques de Conlie, signé : Carolus-Joannes Fillion Évêque, en date de juillet 1873, Diocèse du Mans.


Quatrième document
Imprimé d'authentification des Reliques de Conlie, signé : Hector-Albertus Évêque, en date de février 1881, Diocèse du Mans.


Cinquième document
Feuille simple manuscrite avec deux mentions :
  1. Conlie, 22 juillet 1873, avec signature Bougrei ( ? )
  2. Conlie, 7 mars 1881, avec mention « Parcelle de la côte de St Vigor donnée à l'église de Neau Mayenne », avec signature Renault
de cette feuille on peut penser :
  1. l'authentification de l'Évêque Fillion a eu lieu le 22 juillet 1873, en présence du curé de l'époque, Bougrei ( ? ), qui a inséré cette feuille avec sa signature.
  2. le 7 mars 1881 a eu lieu la cession entre la paroisse de Conlie et celle de Neau de la portion de côte prélevée en novembre 1693 par Mgr Montenard de Tressan, laquelle ornait la statue de St Vigor à Conlie.
Question : cela correspond-il à un voeu des habitants de Neau de posséder une relique de leur saint patron pour honorer l'église qui porte son nom, ou à la redécouverte partielle des peintures murales de l'église, et dans ce cas ce serait pour marquer un peu plus le coup ?


Remerciements au curé de Conlie pour son accueil.
© jc Ferrand / jfD, 2005-2017