C'est dans cette région du Bocage Normand, anciennement appelée
Cirisiacus, que Vigor détruisit le dragon qui infestait le pays.
Pour mémoire, voir la rubrique "Vie de saint Vigor".
Vers 510, Vigor fit construire ici un monastère dédié aux saints Pierre et Paul, détruit au 9e siècle par
les Vikings.
L'actuelle abbaye Saint-Vigor de Cerisy-la-Forêt, a été fondée en 1032 par Robert-le-Magnifique père de
Guillaume-le-Conquérant.
De nombreux ouvrages et sites web décrivent par le détail l'histoire de ce monument.
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Abbaye St-Vigor au bord de l'étang des moines. Art roman normand du XIe siècle.
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Intérieur église abbatiale. Statue saint Vigor visible dans la travée gauche.
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Saint Vigor et le dragon, pierre calcaire polychromée 15e, avec retouches peinture au 20e.
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Reliques de saint Vigor
En 1048, Guillaume-le-Conquérant fait accorder un os du bras droit à l'abbaye de Cerisy, prélevé sur
les reliques de saint Vigor à St-Riquier. Cette relique disparut à la Révolution.
La châsse l'ayant abritée existe encore, voir plus bas.
L'église ne possède qu'une parcelle de relique donnée par le chapitre d'Amiens sous l'épiscopat de
Mgr Guilbert (1879 - 1883).
(source : ouvrage chanoine Deslandes, chap.16)
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Prière à Saint Vigor
Saint Vigor ; Toi qui de l'Artois est venu ensemencer la terre de Normandie.
Evêque de Bayeux au VIeme siècle, par ta foi, tu as vaincu la force des idoles et donné aux païens
une foi Chrétienne.
Tu fondas l'Abbaye de Ceris-la-Forêt, féconde encore notre terre par de nombreuses vocations.
Intercède pour nous auprès de Dieu, qu'à l'exemple de ta vie terrestre, nous apprenions à faire
grandir notre foi en Jésus-Christ par la lumière de l'Evangile.
Dieu très miséricordieux que ta volonté soit faite.
Toi qui veux que chaque être soit sauvé et parvienne à la connaissance de la vérité.
Sauve et secoure M. (.. nommer l'intention) et accorde lui la guérison corps et âme.
Prends ce désir que j'exprime comme un cri d'Amour que tu as commandé.
Relevé du manuscrit exposé dans l'église St-Vigor, au bas de la statue.
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Sceau de l'abbaye de Cerisy, avec saint Vigor et dragon.
(dessin de l'ouvrage du chanoine Deslandes)
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Bâtiments abbatiaux, chapelle de l'Abbé ou St-Gerbold.
Descriptif des peintures murales par le site "Objets d'Art de la Manche".
Seconde moitié du XVe siècle
Etat moyen
Peintures classées immeubles avec l'édifice. En 1887, étaient déjà signalés dans l'abside de la chapelle de
l'Abbé des restes de peintures. Elles existent toujours et son situées au-dessus de l'autel tel un retable.
Elles sont très usées. Chaque scène est inscrite dans une arcade en anse de panier. dans le premier pan coupé
nord de l'abside, nous observons un personnage à genoux, devant un autel, qui n'est autre que
l'abbé Laurent Leclerc (abbé de 1472 à 1499), commanditaire de l'oeuvre; un phylactère se déploie au-dessus
de lui. Nous avons ensuite la naissance de la Vierge, une femme étant assise au premier plan,
l'Annonciation dans un décor d'architecture, la nativité avec un personnage semblant être un moine à
l'allure âgée s'appuyant sur une grande croix ou est-ce tout simplement saint Joseph? Plusieurs anges
miniatures sont représentés à la base de la scène.
Un saint évêque bénissant de la main droite et tenant sa crosse de la main gauche
(certains l'identifient à saint Vigor, mais ce dernier tient normalement un dragon en laisse avec son étole)
termine côté sud les peintures. La plupart des personnages ne sont plus que des aplats de couleurs formant
les fonds des différentes formes recherchées, les modelés ou les détails ayant pratiquement tous disparu
sauf pour l'un des anges. Les couleurs sont ocre rouge, vert, mais peut-être est-ce du bleu oxydé,
ocre jaune plus ou moins foncé et blanc. A la base de ces scènes court une frise de motifs végétaux
à l'allure de tapisserie. De fines colonnettes marquent les angles des pans coupés de cette peinture
et sont ornées d'un motif de chevrons en alternance, vert et ocre rouge. Du côté ouest de la chapelle
sont encore visibles quelques traces de faux appareil noir à double joint vertical et horizontal.
Toutes les clefs de voûte sont ornées de rinceaux peints ocre rouge qui ne sont pas sans rappeler la facture
des peintures des bas-côtés de l'église. Ces peintures datent de la fin du XVème siècle.
"Le retable est encore peint à fresque. Malheureusement les personnages ont beaucoup souffert et l'on a
de la peine à reconnaître les sujets. Au-dessus d'une frise décorée d'arabesques très déchiquetées sont
représentés trois tableaux séparés par une arcature et occupant la largeur de la fenêtre principale.
Au centre se voit une Annonciation : l'archange Gabriel apparaît à la Sainte Yierge agenouillée devant
un pupitre de bois ; entre eux le lys est dans un vase ; tout autour s'enroule une banderole où sont écrites
en caractères gothiques les paroles de l'ange et la réponse de Marie. A gauche on voit la Naissance de Marie,
à droite l'Adoration des bergers. Deux autres peintures sont placées de chaque côté de la colonne pour occuper
toute la largeur de l'autel : A gauche, Laurent Le Clerc à genoux, les mains jointes, revêtu d'une robe rouge
avec une sorte de chasuble jaune : au devant de lui, sur un prie-dieu avec une housse verte, un livre à
fermoir est grand ouvert ; sur une banderole gracieusement enlacée se lisaient des invocations latines en
l'honneur de la Vierge. A droite, sous une arcature h plein cintre, le même personnage est accompagné
d'un saint évêque, de Saint Vigor probablement, mais cette partie a plus souffert encore que les autres.
Cet abbé avait enrichi de belles verrières toutes les fenêtres de sa chapelle, qui alors devait être vraiment
magnifique. " (P. de Farcy)
Bâtiments abbatiaux.
Photo et descriptif du reliquaire par le site "Objets d'Art de la Manche".
XIIe siècle
Oeuvre mutilée
Châsse tectiforme dite de saint Vigor. En fait, il ne reste que l'âme de bois de la châsse.
"Ame d'une châsse autrefois recouverte de cuivre et de cabochons. Les six arcades sur chacun des grands côtés
devaient présenter les figures des Apôtres; sur les deux extrémités étaient des scènes ciselées à l'intérieur
d'un carré ; des médaillons étaient sans doute incrustés dans le toit. Une curieuse lettre du sacristain de
l'abbaye, datée de 1763, raconte les mésaventures de cette châsse, qui n'intéressait plus personne, bien
qu'elle contînt, selon sa liste, un nombre impressionnant de reliques. Après avoir été abandonnée longtemps
dans le coin d'une armoire de la sacristie, "la châsse fut jetée dans l'ordure d'où je l'ai tirée après l'y
avoir vue près de deux ans", écrit-il, "on en avait arraché tous les ornements. Etant devenu sacristain,
je l'ai fait couper en deux comme on voit". Notre moine ressortit les reliques de l'armoire où elles avaient
été reléguées "sans honneur et fort indécemment", les exposa sur l'autel de la chapelle Sainte-Anne remise
à neuf, puis les partagea pour les répartir dans les deux châsses ; et il conclut: "Ce que j'ai exécuté seul
de peur d'être exposé au désagrément d'être désapprouvé!"(Geneviève Sennequier).
Constat d'état le 3 juin 2001 : deux boîtes indépendantes, chacune sur 4 pieds, que l'on expose en les mettant
l'une à côté de l'autre. Plateforme et pieds tournés "neufs". Le tout semble en chêne, sauf les pieds.
Assemblage à grosses chevilles. Trous circulaires d'accès sous chacun des anciens reliquaires.