Résumé de la vie de saint Vigor
Vie et actions de saint Vigor :
Évêque et missionnaire. Né en Artois, le nom de Vigor pourrait être une latinisation du mot germanique
Wighard (dur combat) d'où est venu Guichard (Gu remplaçant W).
Il a étudié à Arras sous saint Vaast et a décidé de devenir prêtre. Mais il a quitté la région
quand son père a exprimé son opposition à son ordination.
Ordonné ultérieurement et accompagné par son fidèle compagnon Théodomir (Theudemir),
ils abordent le Bessin par l'estuaire de la Seulles à Redeverus (Reviers) qui, bien qu'aujourd'hui à 4 kms
de la côte, était sans doute un port dans cette baie.
A Reviers, il convertit les habitants, guérit les malades, ressuscite un enfant.
En 511 ou 513, il est appelé à succéder à celui qui gouvernait l'église de Bayeux (saint Contest).
Sixième évêque de cette ville, selon la liste épiscopale (1), il consacra son apostolat à détruire les derniers
vestiges du paganisme.
Tout près de Bayeux, sur le mont Phaunus appartenant au domaine royal, les druides rendaient encore un culte
à une effigie de pierre qui représentait le dieu Belus (ou Belenus) selon les uns ou une déesse selon d'autres.
Soutenu par Childebert 1er (497?-558, fils de Clovis) roi franc de la région parisienne de 511 à 558,
qui lui légua ce domaine du mont, Vigor mit fin à ces pratiques païennes.
L'autel de Belus fut renversé, une église fut édifiée sous le patronage de l'apôtre Saint Pierre et le mont Phaunus
devint le mont Chrismat (aujourd'hui St-Vigor-Le-Grand).
Vigor serait mort le 1er novembre 537 ou 538 et inhumé sur le mont Chrismat. Selon les uns dans l'église St-Pierre
avec son disciple Théodomir, selon les autres dans la crypte de l'église St-Exupère. Par la suite ses reliques
furent transférées dans la cathédrale de Bayeux, dérobées et transférées à Centule (St-Riquier, Somme),
puis certaines furent distribuées dans différentes églises et monastères.
Saint Vigor est patron de nombreuses églises en Normandie et a donné son nom à 5 communes normandes.
Le pouvoir d'intercesseur de saint Vigor est généralement invoqué afin de rendre robustes les enfants chétifs.
Sa fête est habituellement célébrée le 1er novembre, le 3 novembre à Bayeux.
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Légendes concernant saint Vigor :
Les légendes qui s'attachent à l'histoire de Bayeux se présentent à nous en assez grand nombre et proviennent d'un
important travail de recherches effectué au 19e siècle. D'après les chroniques, les premiers évangélistes ont fait
triompher la foi chrétienne et assis leur autorité dans leurs diocèses par la réalisation de faits miraculeux, et plus
spécialement par leurs interventions victorieuses contre des animaux fantastiques qui terrorisaient les populations.
Dans la symbolique chrétienne ces monstres représentent le malin et sa puissance terrestre, leur défaite est la
victoire du christianisme sur le paganisme.
C'est ainsi que saint Loup et saint Vigor, pour ne citer que ceux-ci dans la région, sont vainqueurs de
bêtes furieuses dans des conditions assez similaires.
Pour saint Vigor, on retrouve le récit suivant :
un dragon brûlait de son souffle tout ce qui vivait en forêt de Cerisy, domaine appartenant à un certain
Volusianus (Volusien) gallo-romain très riche. Vigor va à la rencontre de cette bête et se signe devant elle.
La bête se calme, Vigor lui entoure le cou de son étole et l'entraîne (ou l'accompagne) jusqu'à la mer qui l'engloutit.
C'est dans cette attitude que saint Vigor est souvent représenté.
Suite à ce miracle, Volusianus fit don à Vigor de tout le pays appelé Cirisiacus (Cerisy).
L'actuelle abbaye St-Vigor de Cerisy-la-Forêt (fondée en 1032 par Robert-le-Magnifique, père de
Guillaume-le-Conquérant) semble avoir succédé à un établissement fondé par Vigor.
Deux autres miracles de ce type sont attribués à Vigor dans les cités de Cella (Cheux) et Cameron (Cambremer).
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Ce texte est un résumé des différentes bibliographies de saint Vigor.
Les photos représentent :
- à gauche, statue de Childebert 1er, basilique de St-Denis.
- à droite, statue de saint Vigor avec le dragon, église de l'abbaye de Cerisy.
Notes :
(1) Voir la page "Liste épiscopale".
© jc Ferrand 2004-2013-2018
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